Diabète : qu’est-ce que c’est?

Le diabète est une maladie incurable qui survient lorsque l’organisme ne parvient pas à utiliser convenablement le sucre (glucose), qui est un « carburant » indispensable à son fonctionnement. Le glucose, mal absorbé par les cellules, s'accumule alors dans le sang et est ensuite déversé dans l’urine. Cette concentration anormalement élevée de glucose dans le sang se nomme hyperglycémie. À la longue, elle peut entraîner des complications aux yeux, aux reins, au coeur et aux vaisseaux sanguins.

Le diabète peut provenir d'une incapacité, partielle ou totale, du pancréas à fabriquer l'insuline, qui est une hormone indispensable à l’absorption du glucose par les cellules. Il peut aussi provenir d'une inaptitude des cellules elles-mêmes à utiliser l'insuline pour absorber le glucose. Dans les 2 cas, les cellules étant privées de leur principale source d'énergie, il s'ensuit forcément des conséquences physiologiques importantes, comme une fatigue extrême ou des problèmes de cicatrisation par exemple.

  Schéma de l'absorption du glucose
 

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Le glucose provient de 2 sources : des aliments riches en glucides que l'on ingère et du foie (qui emmagasine le glucose après un repas et le déverse dans le sang au besoin). Une fois extrait des aliments par le système digestif, le glucose passe dans le sang. Pour que les cellules du corps puissent utiliser cette indispensable source d'énergie, elles ont besoin de l'intervention de l’insuline.

Les principaux types de diabète

Pour une description détaillée des types de diabète (symptômes, prévention, traitements médicaux, etc.), consulter chacune des fiches qui leur sont consacrées.

  • Diabète de type 1. Également nommé « diabète insulinodépendant » (DID) ou « diabète juvénile », le diabète de type 1 apparaît lorsque le pancréas ne produit plus d'insuline ou n'en produit pas assez. Cela peut être causé par une attaque virale ou toxique, ou par une réaction auto-immune qui entraîne la destruction des cellules bêta du pancréas, lesquelles sont responsables de la synthèse de l'insuline. Ce type de diabète atteint surtout les enfants et les jeunes adultes, bien que l'incidence chez les adultes semble être en croissance. Il touche environ 10 % des diabétiques.
  • Diabète de type 2. Souvent désigné sous les noms de « diabète non insulinodépendant » ou « diabète de l'adulte », le diabète de type 2 est caractérisé par le fait que l'organisme devient résistant à l'insuline. Ce problème survient généralement chez les personnes de plus de 45 ans, mais l'incidence est en forte croissance chez les plus jeunes. Ce type de diabète, de loin le plus fréquent, touche près de 90 % des diabétiques.
  • Diabète gestationnel. Se définit comme tout diabète ou intolérance au glucose qui se manifeste durant la grossesse, le plus souvent au cours du 2e ou 3e trimestre. Souvent, le diabète gestationnel n'est que temporaire et disparaît peu après l'accouchement.
Il existe une autre forme de diabète, le diabète insipide. C’est une maladie assez rare, causée par une production insuffisante de l'hormone antidiurétique par l’hypophyse, appelée « vasopressine ». Le diabète insipide s'accompagne d'une augmentation du débit d'urine, tandis que la glycémie demeure tout à fait normale. Ainsi, il n'a rien à voir avec le diabète sucré. On l'appelle « diabète » insipide, car comme dans le diabète sucré, le débit d’urine est abondant. Cependant, l'urine est insipide plutôt que sucrée. (Le terme vient des méthodes anciennes de diagnostic : la dégustation des urines!)

Les diabétiques, de plus en plus nombreux

Même si l’hérédité joue un rôle dans son apparition, on associe la prévalence croissante du diabète à l'alimentation et au mode de vie qui ont cours en Occident : abondance de sucres raffinés, de gras saturés et de viande, pauvreté en fibres alimentaires, surplus de poids, manque d'activité physique. Plus ces caractéristiques augmentent au sein d'une population donnée, plus l'incidence du diabète croît.
Selon Statistique Canada, en 2008, la prévalence du diabète (tous types confondus) atteignait 9 % chez les personnes âgées de 45 ans à 64 ans, et 16 % chez les 65 ans et plus1. Aux États-Unis, selon l’American Diabetes Association, la prévalence grimpe à 23 % parmi les 60 ans et plus. On estime que le diabète de type 2 représente au moins 90 % de ces cas de diabète.
Le modèle semble se confirmer lorsqu’on étudie l'incidence de la maladie dans les pays en voie de développement : à mesure que des tranches importantes de la population adoptent une alimentation et un mode de vie semblables aux nôtres, l'incidence du diabète, tant de type 1 que de type 2, augmente1.

Complications possibles du diabète

À long terme, les personnes diabétiques qui ont un contrôle inadéquat de leur maladie risquent diverses complications, principalement parce qu'une hyperglycémie prolongée cause la détérioration des tissus des capillaires sanguins et des nerfs, de même qu'un rétrécissement des artères. Ces complications ne touchent pas tous les diabétiques, et lorsqu'elles le font, c'est à des degrés très divers. Pour en savoir plus, consulter notre fiche Complications du diabète.
En plus de ces complications chroniques, un diabète mal contrôlé (par exemple à cause d’oublis, de mauvais calcul des doses d'insuline, de besoins en insuline soudainement modifiés à la suite d'une maladie ou d'un stress, etc.) peut entraîner les complications aigües suivantes :
Acidocétose diabétique
Il s'agit d'un état qui peut être fatal. Chez les personnes diabétiques de type 1 non traitées ou qui reçoivent un traitement inadéquat (manque d'insuline, par exemple), le glucose reste dans le sang et n’est plus disponible pour être utilisé comme source d'énergie. (Cela peut aussi se produire chez les personnes diabétiques de type 2 traitées à l’insuline.) L’organisme doit donc remplacer le glucose par un autre carburant : les acides gras. Or, l'utilisation des acides gras produit des corps cétoniques qui, eux, augmentent l'acidité de l'organisme.
Symptômes :
une haleine fruitée, une déshydratation, des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales. Si personne n'intervient, une respiration difficile, un état de confusion, le coma et la mort peuvent survenir.
Comment la détecter :
une glycémie élevée, le plus souvent autour de 20 mmol/l (360 mg/dl) et parfois plus.
Que faire :
si une acidocétose est détectée, se rendre au service d’urgence d’un hôpital et contacter son médecin par la suite afin d’ajuster la médication.

Tester les corps cétoniques
Certains diabétiques, lorsque le médecin le conseille, utilisent un test supplémentaire pour dépister l’acidocétose. Il s’agit de déterminer la quantité de corps cétoniques présents dans l’organisme. Le taux peut être mesuré dans l’urine ou dans le sang. Le test d’urine, appelé test de cétonurie, requiert l’usage de petites bandelettes que l’on se procure en pharmacie. Il faut d’abord mettre quelques gouttes d’urine sur une bandelette. Ensuite, comparer la couleur de la bandelette avec les couleurs de référence fournies par le fabricant. La couleur indique la quantité approximative de corps cétoniques dans l’urine. Il est aussi possible de mesurer le taux de corps cétoniques dans le sang. Certains appareils de glycémie offrent cette option.
État hyperosmolaire
Lorsque le diabète de type 2 n'est pas soigné, le syndrome hyperosmolaire hyperglycémique peut se manifester. Il s'agit là d'une véritable urgence médicale qui est fatale dans plus de 50 % des cas. Cet état est causé par l'accumulation du glucose dans le sang, dépassant 33 mmol/l (600 mg/dl).
Symptômes :
l'augmentation des mictions, une soif intense et d'autres symptômes de déshydratation (perte de poids, perte de l'élasticité de la peau, assèchement des muqueuses, accélération du rythme cardiaque et hypotension artérielle).
Comment le détecter :
une glycémie qui dépasse 33 mmol/l (600 mg/dl).
Que faire :
si un état hyperosmolaire est détecté, se rendre au service d’urgence d’un hôpital et contacter son médecin par la suite afin d’ajuster la médication.

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