Le diabète de grossesse

Le diabète de grossesse
Le diabète de grossesse, également appelé diabète gestationnel, est une augmentation anormale du taux de sucre dans le sang qui se produit généralement vers la fin du deuxième trimestre ou au troisième trimestre de grossesse.
Il est causé en grande partie par les changements hormonaux qui se produisent pendant la grossesse. En effet, le placenta (organe reliant le fœtus à l’utérus) produit des hormones qui nuisent aux effets de l’insuline (hormone contrôlant le taux de sucre dans le sang). Chez la majorité des femmes, le diabète de grossesse disparaît après l’accouchement. Cependant, plus de 20 % des femmes ont un diabète de type 2 dans les années qui suivent.
Ces renseignements ont été validés par les experts du Centre des naissances du CHUM.

Symptômes

Les femmes atteintes de diabète de grossesse ne présentent généralement aucun symptôme.Certaines, cependant, peuvent ressentir les symptômes suivants :

  • augmentation du volume et de la fréquence des urines;
  • soif intense;
  • bouche sèche;
  • malaise ou fatigue inhabituelle.
Mieux vaut alors consulter un médecin sans tarder.
Pour plus de renseignements, consultez la fiche : test de dépistage du diabète de grossesse.

Risques pour le bébé à la naissance

  • Il est important de savoir que le diabète de grossesse n’augmente ni le risque de malformations ni le risque que votre enfant soit diabétique à la naissance.Poids plus élevé que la moyenne (supérieur à 4 kilos ou 9 livres)
  • Baisse du taux de sucre (hypoglycémie)
  • Jaunisse
  • Manque de calcium dans le sang
  • Difficultés respiratoires

Risques pour la mèrePréventionCésarienne 

ou accouchement vaginal plus difficile, à cause du poids du bébé

  • Hypertension (tension élevée) de grossesse et prééclampsie (possibilité de convulsion et de coma)
  • Production d’un surplus de liquide amniotique pouvant provoquer un accouchement prématuré
  • Développement du diabète de type 2 après l’accouchement ou dans les années suivantes


Traitement
Le meilleur moyen de prévenir le diabète de grossesse est d’avoir un poids santé avant la grossesse, unealimentation variée et équilibrée et de faire de l’exercice.

La première étape du traitement consiste à adopter une alimentation variée et équilibrée, en éliminant les sucres concentrés (sucres ajoutés dans les desserts, les confitures, les compotes de fruits, etc.), en ayant une bonne répartition des glucides (sucres provenant des aliments), et à faire de l’exercice s’il n’y a pas de contre-indication médicale.

Si votre taux de sucre dans le sang demeure trop élevé malgré les modifications apportées à votre alimentation, votre médecin pourra éventuellement vous prescrire des injections d’insuline pour le maintenir dans les limites normales. Les injections d’insuline sont sans danger pour votre bébé.

Précautions : reconnaître l’hypoglycémie

Si vous ressentez une fatigue extrême, si vous avez des sueurs anormales, des maux de tête, des étourdissements, de la faiblesse, des tremblements, etc., il se peut que vous fassiez une hypoglycémie. Celle-ci correspond à un taux de sucre dans le sang inférieur à la normale chez la femme enceinte (3,7 mmol/litre). Elle peut être causée par une dose de médicament (insuline) trop élevée par rapport à la quantité d’aliments ingérés, des exercices physiques excessifs, une prise d’alcool, des repas sautés, etc.

LE DIABÈTE GESTATIONNEL OU DIABÈTE DE GROSSESSE

Le diabète gestationnel, appelé aussi "diabète de grossesse", survient chez la femme enceinte vers la fin du 2e trimestre. Il peut durer le temps de la grossesse ou être révélateur d'un diabète antérieur. Quels sont les symptômes et les causes ? Quels risques pour la mère et le fœtus ? Comment se réalisent le dépistage et le diagnostic ? Quels sont les traitements ?

Qu'est-ce que le diabète gestationnel ? Définition

Causes du diabète gestationnel

Comme pour le diabète, le diabète gestationnel est une intolérance aux glucides, c’est à dire un trouble de la régulation du glucose (glycémie) entraînant un excès de sucre dans le sang ou hyperglycémie chronique.

Sous le terme de diabète gestationnel, on regroupe deux populations différentes :

   1. les femmes qui ont un diabète méconnu et que la grossesse va révéler
   2. les femmes qui développent un diabète uniquement à l’occasion de la grossesse, trouble qui disparaît le plus souvent après la grossesse.

Pour des questions liées à la grossesse chez la femme qui se sait diabétique, consultez la page Diabète et grossesse : le suivi de la la femme enceinte diabétique dans notre dossier spécial femmes. 

S’il y a un risque accru de diabète pendant la grossesse, c’est que la grossesse est par nature diabétogène car il existe physiologiquement pendant cette période un état d’insulinorésistance qui va s’aggraver progressivement avec le déroulement de la grossesse.

Dans tous les cas, le diabète gestationnel doit être surveillé et traité car il comporte un risque pour la mère comme pour l’enfant.

Selon la définition de l’OMS* : «le diabète gestationnel  est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse.»

Symptômes

Comme pour le diabète, le diabète gestationnel peut passer inaperçu, être asymptomatique (sans symptômes) ou présenter des symptômes similaires : soif intense, mictions (urines) abondantes, fatigue importante...

Risques et complications du diabète gestationnel

Les risques pour la mère et pour l’enfant se situent essentiellement dans la période périnatale.

Risques pour l’enfant

Le glucose en excès chez la mère est transmis au fœtus en surplus. Cette réserve calorique excédentaire est stockée dans les organes de l’enfant, résultat : poids et croissance sont excessifs. C’est pourquoi la complication la plus fréquente est la macrosomie : un poids à la naissance trop important (supérieur à 4kg) et qui peut entraîner un accouchement difficile ou compliqué. D’autres complications pour l’enfant sont possibles comme :
  • détresse respiratoire
  • hyperglycémie néonatale
  • risque de développer un diabète de type 2

Risques pour la mère

Pour les mères, la complication la plus grave est la survenue d’une prééclampsie pouvant associer :
  • prise de poids
  • œdèmes
  • hypertension artérielle
  • accouchement par césarienne
  • risque de développer un diabète de type 2 après la grossesse
  • accouchement prématuré
  • toxémie gravidique (complications rénales)

Dépistage et diagnostic

Il n’y a pas de bénéfice médical à dépister toutes les femmes, mieux vaut se concentrer sur le dépistage des femmes à risque. Depuis 2010, en France, les recommandations ont évolué : diabètologues et gynécologues se sont mis d’accord sur les critères des personnes à risque et la méthode diagnostique à utiliser.

Femmes enceintes à risque

Les facteurs de risque du diabète gestationnel sont maintenant bien identifiés :
  • surpoids, obésité (IMC ≥ 25kg/m²)
  • femmes ayant des antécédents personnels ou familiaux (apparentées au 1er degré de diabète de type 2)
  • âge (35 ans et plus)
  • macrosomie à la naissance d'un enfant précédent

Femme enceinte ne présentant pas de risque

Si la femme enceinte ne présente pas au moins un de ces facteurs de risque, on recherchera un diabète gestationnel seulement en cas d’hydramnios (quantité trop importante de liquide amniotique) ou debiométries fœtales (mesure de la dimension du fœtus) supéreures ou égale à 97e percentile.

Méthode diagnostique pour dépister le diabète gestationnel des femmes à risque

Pour celles qui présentent un de ces facteurs de risque, un premier test de glycémie à jeun au premier trimestre (idéalement avant la conception, dès l’intention d’avoir un enfant) est recommandé pour détecter un diabète de type 2 antérieur à la grossesse et passé inaperçu jusqu’ici. Puis, on réalise un second test appelé HGPO entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée (absence des règles). 
La fin du test O’Sullivan
Auparavant on distinguait encore les femmes ayant une intolérance au sucre et celles ayant un diabète gestationnel. Aujourd’hui, le test dit de O’Sullivan a été supprimé. Dorénavant on utilise d’emblée letest d’HGPO (Hyperglycémie provoquée par voie orale) à 75g de glucose.
Une seule valeur de glycémie au delà des seuils définis (0,92g/L à jeun; ou 1,80g/L 1h après la charge orale en glucose; ou 1,53g/L 2h après) suffit à diagnostiquer un diabète gestationnel. (La notion d’intolérance au sucre n’existe plus, il n’y a que “glycémie normale” ou diabète gestationnel.)
Le diabète gestationnel en France : chiffres clés
En France, le diabète gestationnel a tendance à augmenter et touche entre 2 et 6%* des femmes enceintes (*taux de prévalence). Avec la nouvelle méthode de dépistage (supra), la prévalence pourrait monter à 12-13%. Dans la majorité des cas, le diabète gestationnel disparaît après la grossesse mais il peut aussi installer un diabète de type 2 quelques années plus tard.

Traitements du diabète gestationnel

Les clefs d'un traitement réussi s'appuient sur un dispositif qui comprend :
  • la motivation de la patiente,
  • son autosurveillance glycémique,
  • des mesures hygièno-diététiques,
  • une équipe pluridisciplinaire de médecins qui suivent l’évolution de la patiente et de son diabète (médecin généraliste, gynécologue, nutrionniste, diabétologue...).

Autosurveillance glycémique et prise en charge diététique

La femme enceinte doit pratiquer l’autosurveillance glycémique. Objectif : garder une glycémie à un taux acceptable, soit inférieur ou égal à 0,92g/L à jeun. Ces résultats déterminent la prescription d’un traitement par insuline. Le premier traitement est la prise en charge diététique avec régime alimentaire adapté et contrôle du poids :
  • régime hypoglucidique (privilégier les aliments à faible index glycémique (qui font peu monter la glycémie))
  • repas fractionnés : répartition de la prise des glucides au cours de la journée (3 repas, 2 collations)
  • calcul de la ration calorique adaptée à chaque femme
  • privilégier les fibres (elles ralentissent l’absorption des glucides et donc le pic d’hyperglycémie post-prandiale)

Activité physique

En dehors de contre-indications médicales, l’activité physique régulière et adaptée au profil de la femme enceinte est recommandée dans le cas d’un diabète gestationnel temporaire ou d’une grossesse avec un diabète. L’AFD vous propose des conseils et des exemples d’activités physiques.

Traitement par insuline

L'insuline est réservée aux femmes pour qui les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas pour atteindre les objectifs et l’équilibre glycémiques. L'insuline est prescrite par injection car les antidiabétiques oraux sont le plus souvent contre-indiqués pour la femme enceinte. Les insulines appelées “analogues rapides” sont utilisées. Des insulines de type NPH (lentes) peuvent être utilisées si nécessaire.

Prévention des complications du diabète gestationnel

Les complications du diabète gestationnel sont-elles évitables ? La grande majorité des diabètes gestationnels ne vont pas se compliquer car ils vont très bien répondre à l’association de modifications nutritionnelles et d’une activité physique adaptée.

Sur la chaîne YouTube de l'AFD : la playlist dédiée au diabète gestationnel : une série de vidéos présentées par le Pr Altman, chef du service de diabétologie à l'Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP) à Paris. 
Sources
  • Extrait de Equilibre Novembre-décembre 2010 – N° 278. Interview du docteur Jacques Pruvost, réalisée par Magali Théry-Véla, éducatrice sportive, formatrice en sport Santé, chargée de mission du programme Diabetaction pour la Fédération Française "EPPM Sports pour tous".
  • Notre partenaire : Association des mamans diabétiques
  • Dépistage et diagnostic : Impact Médecine N° 367- 16 juin 2011 article “Face au diabète gestationnel, dépister ciblé”
Notes et crédits photos
  • *OMS : Organisation Mondiale de la Santé
  • Crédits photo : Fotolia, © Jose Manuel Gelpi

Pourquoi un programme spécifique sur le diabète de l’enfant et de l’adolescent ?

Un diagnostic et un traitement
précoces sont essentiels
Le seul traitement efficace du diabète de type 1 est
l’insuline, administrée par injection. En cas de retard
du diagnostic ou du traitement un grave manque
d’insuline entraîne une acidocétose diabétique (ACD)
qui peut provoquer la mort en quelques jours. Dans
les pays développés, il a été montré qu’avec un traitement
adapté le pronostic est excellent et les enfants
qui ont diabète de type 1 deviennent des adultes productifs,
féconds et d’une grande longévité. Il est donc
extrêmement important que les personnels médicaux
de première ligne sachent identifier rapidement le diabète
pour orienter dès que possible l’enfant vers des
centres compétents, et que le traitement soit débuté
par des professionnels de santé expérimentés.
Le diabète de l’enfant et de l’adolescent
est différent de celui de l’adulte
Les besoins en insuline des enfants changent fré-quemment, du fait de la croissance, de la puberté etde l’activité scolaire, sportive et du travail. La dosed’insuline est définie en fonction du poids et de la
sensibilité à l’insuline. Comme les enfants grandissentrapidement, les doses d’insuline doivent être ajustéesà chaque consultation, à des intervalles n’excédant pasquelques mois. Pendant la poussée de croissance de
la puberté, les besoins en insuline peuvent augmenterrapidement avant de revenir à des niveaux normaux àl’âge adulte, une fois que la croissance est terminée.Les enfants qui ont un diabète et leurs familles ont besoin d’une éducation qui s’adapte en permanence,
au fur et à mesure que l’enfant grandit et acquiertla maturité pour comprendre et assurer lui-même la prise en charge de son diabète.
Le diabète de l’enfant est une maladie
complexe
Des complications à long terme comme l’hyperlipidémie,
l’hypertension artérielle, la néphropathie, la
rétinopathie et la neuropathie peuvent débuter dans
l’enfance. Ces complications doivent être recherchées
par des méthodes tenant compte des normes pour
l’âge et le sexe ; puis traitées de façon énergique. Le
traitement d’un enfant qui a un diabète demande plus
d’effort que pour un adulte, et il est essentiel d’avoir
une approche en équipe pluridisciplinaire. Lorsque les
disponibilités en personnel sont limitées, les membres
de l’équipe peuvent être appelés à assumer plusieurs
rôles mais ils doivent impérativement mener à bien
leur mission.
Le diabète de l’enfant exige un
système de soutien efficace
Les patients, les parents, les amis, les voisins, les enseignants
et les professionnels de santé doivent travailler
en équipe pour apporter à l’enfant le soutien maté-
riel, affectif et moral dont il a besoin.
Ce manuel a été rédigé dans le but d’aider les professionnels
de santé de première ligne à améliorer le diagnostic,
le traitement et la qualité de vie des enfants
qui ont un diabète.

cʼest lʼanniversaire de mon enfant , quʼest-ce qu’il va bien pouvoir manger ?


À la maison, à la cantine, chez ses copains, votre enfant doit continuer à manger de tout, mais il est préférable de privilégier les sucres lents (pain, pâtes, riz...) et de faire particulièrement attention aux quantités de glucides par repas. Celles-ci ont été déterminées par le médecin en fonction des besoins de votre enfant. Les valeurs nutritionnelles sur les emballages des aliments seront également une aide précieuse.

Par ailleurs, votre enfant choisira plutôt les aliments avec un index glycémique bas. Pour connaître lʼindex glycémique de tous les aliments, utilisez notre moteur de recherche. Pensez à servir à votre enfant des aliments riches en fibres (crudités, légumes cuits, fruits) à chaque repas. Ils permettent une meilleure assimilation des autres glucides et ils stabilisent la glycémie. Exemple : salade verte + frites = la bonne équation!
Un enfant avec un diabète reste un enfant, et le goûter est un moment important pour lui : une injection d’insuline adaptée à la quantité de glucides permet de continuer à savourer ce petit plaisir quotidien. Et si votre enfant a fait un écart trop important, ce nʼest pas dramatique, à condition que cela reste exceptionnel. Il pourra manger quelques bonbons et une petite part de gâteau à lʼanniversaire de Tom !
Pour bien contrôler son diabète, votre enfant doit aussi apprendre àmesurer sa glycémie après chaque repas. Ainsi, cela lʼaidera à repérer progressivement les aliments qui sont bons pour lui. 

Votre enfant peut manger de tout mais en contrôlant les quantités et en apprenant à adapter les doses d’insuline en fonction des quantités de glucides des repas. Au fil du temps, il apprendra à repérer les aliments qui sont particulièrement bons pour lui et il pourra devenir plus autonome dans la gestion de sa glycémie.

source:http://changingdiabetes.fr/ (extes écrits sous la supervision de Corine Colmel, Cadre Diététicien/Pédiatre, Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse.)

« Mon enfant a du diabète, pourra-t-il mener une vie normale, comme ses copains ? »

Si vous venez d’apprendre que votre enfant a du diabète, vous vous posez certainement beaucoup de questions. Le diagnostic n’est pas facile à accepter et cela demande du temps… Toutefois, sachez qu’il pourra continuer à mener une vie normale avec quelques aménagements au quotidien pour tenir compte de sa maladie.

Pour expliquer simplement à votre enfant en quoi consiste sa maladie,vous pouvez lui dire qu’il a parfois trop de sucre dans le sang, parfois pas assez. Profitez-en pour lui décrire les signes d’une hypoglycémie (Changement d’humeur, faim, sueurs, tremblements…) etles signes d’une hyperglycémie (Soif, bouche sèche, envie fréquente de faire pipi…).
Pour connaître tous ces symptômes, rendez-vous dans notre rubrique « Les symptômes ».
Inutile de parler à votre enfant des complications liées au diabète, il est préférable d’insister sur les nouvelles règles qu’il va adopter pour se sentir bien. Votre enfant est atteint de diabète de type 1, son médecin va donc lui prescrire des injections d’insuline pour diminuer sa glycémie (taux de sucre dans le sang). Et quelle punition de subir des piqures tous les jours ! Alors ne culpabilisez pas s’il trouve cela injuste, expliquez-lui simplement qu’il ne s’agit pas d’une punition et que ce n’est de la faute de personne. Pas évident non plus de contrôler sa consommation de sucres ? Ne vous inquiétez pas, les enfants peuvent être surprenants et respecter de nouvelles règles, s’ils sentent que c’est bon pour eux. Et comme il va continuer à vivre sa vie, comme avant, avec ses copains et ses activités sportives, son sentiment de différence finira par s’estomper.
Et pour dédramatiser la situation, rien de mieux que des histoires à lire ou des jeux qui lui redonneront le sourire.

source:http://changingdiabetes.fr/(Textes écrits sous la supervision du Docteur Norbert Laisney, Pédiatre, Centre Hospitalier de Saint-Lô.)

Diabète chez l'enfant : comment le détecter ?

15 000 enfants souffrent aujourd’hui d’un diabète insulino-dépendant. Derrière ce mot barbare, se cache une maladie chronique qui concerne des enfants de plus en plus jeunes.

Qu’est-ce que le diabète ?

  • Il convient d'abord de distinguer le diabète de type 1, qui affecte plutôt les enfants, du diabète de type 2, associé à une surcharge pondérale et plutôt spécifique de l’adulte.
  • Le premier se caractérise par l’incapacité du pancréas à fabriquer de l’insuline, hormone chargée de réguler le taux de sucre (la glycémie) dans le sang. En son absence, la glycémie s’élève. L’excès de sucre provoquant la plupart des complications du diabète s’achemine anormalement vers les reins et se mélange à l’urine.

Quelle est la population concernée ?

  • Jusqu’à présent, le diabète de type 1 se déclarait plus volontiers chez des enfants âgés de 8 à 14 ans. Depuis une dizaine d’années, nous assistons à un rajeunissement des sujets touchés.Actuellement, 70 % des patients ont moins de 5 ans.

Comment la maladie apparaît-elle ?

  • D’une façon souvent brutale. Le petit enfant a soudain un besoin fréquent d’uriner dans la journée et la nécessité de se lever au milieu de la nuit. Il a une soif intense, est fatigué et perd du poids alors qu’il continue à manger normalement, voire davantage.
  • Ces signes doivent immédiatement alerter les parents et les amener à consulter dans les plus brefs délais. A ce stade, une analyse de sang va permettre de confirmer la maladie.

Quelles sont les causes du diabète ?

  • Elles sont à la fois génétiques et environnementales. Si vous-même ou votre compagnon êtes atteints d’un diabète de type 1, les risques de transmettre la maladie à votre enfant ont été évalués à 5 %. Quant aux facteurs environnementaux (alimentation, diversification précoce...), ils ne sont pas encore clairement identifiés.
  • Une chose est certaine : le diabète est une maladie auto-immune, c’est-à-dire que le corps de l’enfant réagit contre un de ses organes. Dans ce cas particulier, il détruit les cellules du pancréas, qui normalement produisent de l’insuline.

Une fois le diagnostic de diabète posé, que fait-on ?

  • En général, une hospitalisation est nécessaire pour mettre au point un traitement adapté et, surtout, familiariser le petit diabétique avec cette maladie qui va l’accompagner toute sa vie durant.
  • C’est un choc. Diabétologues, infirmières, diététiciennes, psychologues sont là pour lui expliquer, ainsi qu’à ses parents, les mécanismes de la maladie, les modalités des injections d’insuline et le suivi médical associé à tout diabète. Cette éducation est essentielle.

En quoi consiste le traitement ?

  • Le traitement passe par un apport quotidien d’insuline. Mais cette hormone ne peut pas être prise par la bouche car elle est détruite au cours de la digestion. Il faut donc l’injecter sous la peau plusieurs fois par jour, au niveau d’un pli du ventre par exemple.
  • Les nouvelles méthodes d’injection (par stylo ou par pompe), le perfectionnement du matériel, en particulier la finesse accrue des aiguilles, apportent un confort supplémentaire au petit patient. La piqûre est aujourd’hui pratiquement indolore.
  • La dose d’insuline est guidée par une surveillance quotidienne du taux de sucre dans le sang, mesuré au bout du doigt grâce à un lecteur de glycémie.

Cette maladie impose-t-elle un régime particulier ?

 Les lecteurs de glycémie évoluent : ils permettent un prélèvement de sang beaucoup moins important (une microgoutte de la taille d’une tête d’épingle suffit) et quasi indolore. Il se réalise sur le majeur ou l'annulaire, de préfernce, sur le côté du doigt à l'extrémité. C'est là que la sensibilité est moindre.
 Le mode d’administration de l’insuline va se modifier. Les laboratoires concoctent aujourd’hui une hormone pancréatique sous forme inhalée selon le même principe que les corticoïdes dans le traitement d’autres maladies.

source:http://www.enfant.com/ 

Le diabète dans la salle de classe

Fille dans une salle de classeLes exigences en matière de gestion du diabète ont des répercussions sur la vie scolaire des enfants. Le personnel de l’école doit connaître les enfants qui sont diabétiques. En comprenant les aspects importants de la gestion de la maladie, l’enseignant peut assurer l’intégration saine de l’élève dans la salle de classe et dans un groupe d’amis. Les enseignants doivent également assurer la sécurité de l’élève diabétique, non seulement en classe, mais aussi au terrain de jeux, pendant les sorties scolaires et dans le cadre d’activités sportives. Un enseignant renseigné et soucieux du bien être de l’enfant rassurera les parents anxieux, et empêchera que les crises mineures ne tournent mal. Un enseignant mal informé qui est très anxieux d’avoir un élève diabétique dans sa classe peut ajouter aux difficultés d’adaptation et de gestion que vivent l’enfant et sa famille.
Afin de prévenir tout problème, organisez une rencontre avec les enseignants de votre enfant et d’autres membres du personnel de l’école en début d’année scolaire, ou peu après que votre enfant est diagnostiqué s’il l’est au cours de l’année, dans le but de discuter de ses besoins. Renseignez les au sujet du diabète de votre enfant. Le fait de remplir un formulaire d’information pourra les aider à se souvenir des faits importants relatifs à ses besoins.
Les soins de santé généraux relèvent de la famille et de l’équipe du diabète. Les enseignants et d'autres membres du personnel scolaire, à l'exception de l’infirmière de l’école, ne sont pas des professionnels de la santé, mais ils doivent soutenir les élèves et assurer leur sécurité. Il n’est pas réaliste de s’attendre à ce que la majorité des enseignants soient au fait de tous les troubles dont pourraient être atteints les élèves un jour ou l’autre. Cependant, lorsqu’un élève souffrant d’une maladie est intégré à leur classe, les enseignants, de même que le personnel de l'école, devraient se renseigner sur la façon d’appuyer cet élève. Le niveau de participation des enseignants dépendra de l’âge de l’enfant, de son stade de développement et des routines du diabète.
La chose la plus importante à savoir pour les enseignants à propos du diabète est la façon de reconnaître l’hypoglycémie et d'empêcher qu’une réaction bénigne à l’insuline ne devienne plus grave. Les enseignants d’élèves plus jeunes doivent être particulièrement vigilants au cours des classes de conditionnement physique et doivent rappeler à l’enfant diabétique de manger une collation. Les enseignants devraient également comprendre que les repas sont un élément important du traitement du diabète, et qu’il est difficile pour les enfants diabétiques de prendre part aux repas de pizza ou aux collations surprises. Les enseignants devraient informer les parents de la tenue de telles activités afin que ces derniers puissent ajuster la dose d’insuline et les menus de leur enfant en conséquence. De plus, ils devraient savoir que l’élève doit manger une collation entre les repas. De même, ils devraient pouvoir reconnaître les signes d’hypoglycémie et aviser les parents de l’élève si celui ci doit quitter la classe plus souvent que d’habitude pour aller à la salle de bains.
En général, on ne devrait pas s’attendre à ce que les enseignants vérifient le taux de glycémie ou fassent des injections d’insuline. Le personnel de l’école devrait toutefois comprendre les procédures et permettre à l’enfant de faire ses injections et de vérifier son taux de glycémie en toute intimité, et de s’assurer qu’il est supervisé, au besoin. L’école devrait avoir un plan d’action en place au cas où l'enfant a une réaction grave à l'insuline : lui donner du sucre ou du jus s’il est conscient ou, s’il ne l’est pas, appeler une ambulance. Si l’enfant vomit, les parents ou un autre adulte responsable désigné devraient être avisés. Si-ceux ci ne répondent pas, l’enseignant doit amener l'enfant au service des urgences le plus près.

Sorties scolaires

On devrait encourager les enfants diabétiques à participer aux activités scolaires qui les intéressent, et ceux-ci ne devraient pas être exclus des sorties scolaires. La planification est toutefois essentielle. Si ces enfants participent à des activités physiques qui dépassent leurs activités quotidiennes habituelles, des aliments supplémentaires devraient être mis dans leur sac à dos ou leur boîte à lunch. Ces aliments peuvent comprendre des sources de sucre rapide, comme des boîtes de jus et des fruits séchés pour empêcher les réactions d’hypoglycémie, et des collations contenant des glucides complexes, telles que des craquelins, des barres de petit déjeuner et des biscuits.
Une bonne préparation en vue des sorties scolaires d’une nuit et des activités spéciales empêchera que des problèmes ne surviennent. Si, par exemple, votre enfant va au jardin zoologique et qu’il doit s’injecter de l’insuline ou doit vérifier son taux de glycémie au cours de cette sortie, assurez-vous que l’un des enseignants ou des parents accompagnateurs le fera ou supervisera votre enfant. Les enfants et les adultes accompagnateurs devraient toujours avoir à la portée de la main des fournitures pour traiter l’hypoglycémie, comme des bonbons durs ou du glucose en gel – même une trousse de glucagon pour les sorties d’une nuit ou de plusieurs jours si un adulte responsable sait comment s’en servir. Les enfants devraient être capables de reconnaître les symptômes d’hypoglycémie avant de pouvoir participer à une sortie scolaire d’une nuit. Jusqu’à ce qu’il le soit, proposez de l’accompagner à titre de bénévole.

Ce dont les enfants ont besoin au cours d’une sortie scolaire

Au cours de toute sortie scolaire, les enfants diabétiques doivent avoir ce qui suit :
  • une source de sucre concentré rapide pour traiter l’hypoglycémie (c.-à-d. des boîtes de jus, des comprimés de glucose et des bonbons durs);
  • une identification visible qui indique que l’élève est diabétique, comme un bracelet MedicAlert;
  • de l’insuline, des seringues et le matériel nécessaire pour vérifier le taux de glycémie s’il doit vérifier sa glycémie ou s’injecter de l'insuline au cours d’une sortie;
  • un adulte accompagnateur au fait de la maladie;
  • le numéro de téléphone de leurs parents ou d’un adulte responsable et bien informé.



source:http://www.aboutkidshealth.ca/

symptômes précoces qui laissent supposer qu’un enfant pourrait être atteint d’un diabète de type 1.

Il existe un certain nombre de symptômes précoces qui laissent supposer qu’un enfant pourrait être atteint d’un diabète de type 1.

Symptômes précoces

  • Mère qui réconforte sa fille dans le lit
    Besoin d’uriner fréquemment en grandes quantités (polyurie);
  • Augmentation de la soif (polydipsie);
  • Sécheresse de la bouche ou de la gorge;
  • Perte de poids;
  • Augmentation de l’appétit (polyphagie);
  • Sensation de fatigue ou de faiblesse.

Autres symptômes chez les tout-petits ou les nourrissons

  • Érythème fessier qui ne s’atténue pas avec une crème médicinale.

Graves symptômes

Ces symptômes se manifestent si le diabète n’est pas traité, ou dans certains cas quand il n’est pas diagnostiqué.
  • Perte de poids;
  • Maux de ventre;
  • Nausée et vomissements;
  • Respiration lourde et rapide (respiration de Kussmaul);
  • Somnolence.

Que se passe-t-il chez les enfants qui ne produisent pas d’insuline ou n’en prennent pas?

Quand l’enfant atteint du diabète mange, la nourriture est décomposée et le sucre est normalement libéré pendant la digestion. Ce sucre est absorbé dans la circulation sanguine et transporté vers les cellules. Cependant, le pancréas ne répond pas en produisant de l’insuline, ce qui fait que le sucre ne peut pas entrer dans les cellules. Quand le sucre demeure emprisonné à l’extérieur des cellules, une série d’événements se déclenche. L’enfant pourrait devenir fatigué, car les cellules sont littéralement affamées en raison du manque d’énergie. Pendant ce temps, le sucre continue de s’accumuler dans le sang. Si on ne faisait rien, le sang deviendrait avec le temps si épais et sirupeux qu’il ne circulerait plus dans les veines. Heureusement, les reins font leur travail. Ils filtrent le sang et se débarrassent des substances qui pourraient autrement nuire au corps.

La glycémie élevée et les reins

Quand les reins sentent que le taux de sucre dans le sang est élevé, ils commencent à s’en débarrasser dans l’urine. Le moment auquel les reins laissent le sucre entrer dans l’urine se nomme le seuil rénal.
  • Quand ce sucre excédentaire est éliminé, il prend aussi l’eau dans laquelle il a été dissout. En conséquence, l’enfant urine plus souvent et davantage simplement pour se débarrasser du sucre. C’est ce que l’on appelle la polyurie.
  • Plus le taux de glycémie est élevé, plus l’enfant urine souvent. Il en résulte souvent une déshydratation, ce qui fait que le corps demande davantage d’eau, et l’enfant a de plus en plus soif. C’est ce que l’on appelle la polydipsie.
Les enfants pourraient se plaindre d’avoir la bouche sèche et pâteuse ou d’avoir la gorge sèche. Des parents ont mentionné que leur enfant buvait d’un trait des cartons de jus de fruits ou de grandes quantités de lait ou d’eau. Parfois, les parents pensent que leur enfant urine autant parce qu’il boit beaucoup. Ils tentent donc de limiter la quantité de liquides que l'enfant consomme. Cependant, l’enfant continuera d’uriner souvent, parce que la priorité du corps est d’éliminer le sucre excédentaire. Ce n’est qu’en buvant autant de liquide que l’on peut éviter la déshydratation.
L’urine excessive et la soif sont habituellement les premières indications d’une glycémie élevée (hyperglycémie) liée au diabète. Certains enfants doivent se lever en pleine nuit pour aller à la toilette (nycturie). Les jeunes enfants pourraient même commencer à mouiller le lit (énurésie). La perte de sucre dans l’urine, combinée à la déshydratation et à l’incapacité à utiliser le sucre dans le sang, peut mener à une perte de poids malgré une augmentation de l’appétit (polyphagie). À mesure que les symptômes se développent, les enfants se sentent souvent fatigués, étourdis et faibles.

Symptômes chez les nourrissons et les tout-petits

Les symptômes précoces pourraient ne pas être aussi évidents chez les nourrissons et les tout-petits. Il est difficile de reconnaître la soif chez les jeunes enfants qui ne peuvent pas parler. Les poussées de croissance normales peuvent aussi entraîner des changements de l’appétit. Dans ces cas, les enfants pourraient rapidement progresser vers de graves symptômes avant que le diabète soit décelé. Un autre symptôme chez les enfants qui portent des couches pourrait être un érythème fessier qui ne s'atténue pas avec une crème médicinale. Le sucre excrété dans l’urine est propice à la prolifération des champignons ou des levures. Chez les filles plus âgées, les infections aux levures (par exemple sécrétions vaginales appelées leucorrhées ou démangeaisons) pourraient aussi être un symptôme.

Utilisation des graisses pour l’énergie (symptômes plus avancés)

Le corps a besoin d’énergie pour survivre. Quand le pancréas ne produit pas d’insuline ou si l’insuline ne fonctionne pas, les cellules ne reçoivent pas d’énergie. Avec le temps, le corps commence à décomposer le gras et les protéines qu’il utilise comme énergie. À ce moment, il y a une perte de poids. Au cours de ce processus, le corps fabrique aussi un sous-produit qui pourrait devenir un poison. Ce sont les cétones ou acétone. Il s’agit du même produit chimique utilisé dans le dissolvant.
Dès que les cétones sont produites, les reins reconnaissent qu’elles sont toxiques et les filtrent dans l’urine. Si le corps ne peut pas excréter les cétones aussi rapidement qu’elles sont produites, ces dernières commencent à s’accumuler dans le sang. Il en découle des symptômes comme des maux de ventre et une grave nausée. Cette accumulation de cétones se nomme l’acidocétose diabétique. Quand le corps ne peut pas se débarrasser de toutes les cétones par l’urine, il peut même commencer à les exhaler, ce qui faitqu’une odeur fruitée ou étrange peut être sentie dans l’haleine de l’enfant. La respiration lourde et rapide est une façon par laquelle le corps tente de se débarrasser de davantage de cétones. C’est ce que l’on appelle la respiration de Kussmaul.
L’acidocétose est un trouble grave. Elle peut mener à la perte de conscience et à la mort. Heureusement, on peut corriger la situation en administrant du liquide et de l’insuline par intraveineuse. En fait, il s’agit de l’état le plus grave que connaîtront les enfants atteints de diabète. Une fois qu’un enfant a été diagnostiqué diabétique et que les parents obtiennent les outils et le soutien dont ils ont besoin pour soigner la maladie, l'acidocétose diabétique devrait être totalement évitable.
Aujourd’hui, on diagnostique habituellement le diabète avant le développement d'acidocétose diabétique. Si un enfant présente les symptômes classiques du diabète, il devrait s’ensuivre d’autres examens.

source:http://www.aboutkidshealth.ca/