Diabète et soins des pieds

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Le message a du mal à passer mais une personne souffrant d’un diabète, quel que soit son stade, doit faire surveiller ses pieds tous les deux mois. Le problème est que, bien souvent, les diabétiquesFrance, eux-mêmes ignorent les risques liés à leurs pieds. Pourtant, en le diabète est à l'origine d'environ 3 000 amputations par an.

Si l’on souffre d’un diabète, on a 15 fois plus de risque d’être amputé qu’un non-diabétique. Ce risque peut être parfaitement évité ou fortement atténué avec une bonne hygiène et une bonne surveillance. Explications

Pourquoi de tels risques ?

Le diabète altère les nerfs, les défenses immunitaires et la circulation du sang. 

Au cours du temps, le sucre, trop abondant dans le sang, se dépose sur les nerfs et altère leur fonction. Les nerfs les plus souvent touchés sont ceux qui permettent de ressentir la douleur (les nerfs sensitifs). C’est ce que les médecins appellent une neuropathie. Mais d’autres nerfs peuvent également être touchés, comme les petits nerfs qui commandent les capillaires sanguins, ceux qui donnent la sensibilité aux os (les pieds peuvent se déformer sans qu’on le sente).

Les défenses immunitaires sont aussi fragilisées par la maladie, rendant les patients plus vulnérables aux infections.

La circulation du sang est également atteinte : Les artères peuvent, parfois, se boucher (c’est l’artérite). Résultat : dans de nombreux cas, le pied est déformé et maltraité dans des chaussures mal adaptées ; des lésions apparaissent que la personne ne ressent pas ou ne prend pas au sérieux ; une infection survient qui peut mener à… une amputation. Les risques sont, la plupart du temps, liés à des micro-traumatismes : de mauvaises chaussures, un cor aux pieds, un ongle incarné, un soin de pédicure mal adapté, ou liés à des troubles statiques du pied.

La neuropathie

C’est l’un des dangers fréquents liés au diabète. On ne ressent plus ni la douleur, ni le chaud, ni le froid. Il s’agit d’une perte de la sensibilité. Les nerfs ne jouent plus leur rôle d’indicateurs. De mauvaises informations sont transmises : on a l’impression de marcher sur du coton, d’avoir le pied cartonné ou l’on ressent, au contraire, des fourmillements, des brûlures.

Il y a danger lorsque la douleur n’est plus ressentie. Si la chaussure est trop petite, si un cor se forme, ou en cas de blessure ou d’un ongle incarné, aucun signal douloureux n’est transmis. Et c’est le risque. On peut alors passer à côté d’une lésion susceptible de s’infecter. D’où l’importance d’une surveillance quotidienne des pieds. Puisque les nerfs ne donnent plus d’information, il faut vérifier, chaque jour, qu’il n’existe pas de petit bobo. Une petite plaie peut avoir des conséquences très graves.

L’artérite

C’est le deuxième risque que courent les pieds, en cas de diabète. L’artérite survient lorsque la circulation du sang est altérée. Le diabète favorise l’artérite, tout comme le tabagisme, l’hypertension artérielle, ou un excès de cholestérol. Les artères des jambes se bouchent et le sang arrive difficilement jusqu’aux pieds. Résultat : si une plaie se forme, même minime, elle aura du mal à cicatriser correctement, pourra s’infecter, et provoquer une gangrène. Ce n’est pas directement le diabète qui est cause de l’infection, c’est la mauvaise circulation et l’insensibilité.
La cicatrisation

La circulation du sang est mauvaise en cas de diabète. Les globules blancs, les cellules sanguines, servant à la cicatrisation, arrivent donc difficilement jusqu’à la plaie. Une simple coupure, un cor, une ampoule, ou une mycose peuvent alors avoir des conséquences graves. Un petit bobo peut se transformer en mal perforant : il s’agit d’une hyperkératose qui se forme autour de la plaie. Cela ressemble à une couche de peau très dure, blanche, qui cache une lésion plus importante.

L’intérêt d’une bonne surveillance

L’idéal, si l’on est diabétique, est d’aller consulter un podologue, tous les deux mois. Il effectuera des tests simples qui permettront de dépister une éventuelle complication.



 Les réflexes : c’est le fameux petit coup de marteau au niveau du talon d’Achille ou de la rotule, qui sert à vérifier le bon fonctionnement des nerfs.
 La sensibilité : c’est le test du chaud et froid. Cela permet de vérifier que les nerfs sensitifs envoient toujours les bonnes informations.
 Les pouls : le podologue vérifiera le pouls tibial postérieur (au niveau du creux de la cheville, et le pouls pédieux (sur le dessus du pied).
 Une éventuelle déformation du pied : les personnes diabétiques ont très souvent besoin de chaussures spéciales qui protègent leurs pieds des agressions.
 Des troubles statiques : si, pour des raisons morphologiques, des zones du pied sont plus sollicitées que d’autres, cela peut former des durillons. Il faudra donc trouver une solution pour rééquilibrer une bonne statique. C’est ce problème statique qui provoque très souvent des blessures.

Les bonnes chaussures


Une mauvaise chaussure est la première cause de plaie, chez le diabétique. Elle est responsable de 30% des complications podologiques.

Une bonne chaussure, pour une personne souffrant de diabète, c’est :
> Une chaussure avec une semelle extérieure épaisse, pas trop souple et relevée au bout, qui protège des traumatismes de la marche.

> Une chaussure avec une tige en cuir souple, sans couture, doublée en cuir, un matériau qui ne favorise pas la transpiration.

> Une chaussure qui se ferme par un laçage sur le coup de pied, ou un système d’ouverture par velcro®, qui permettent un serrage modulable en fonction du volume du pied. Quand le pied gonfle, la chaussure doit pouvoir suivre.

Petits conseils pratiques :
Portez une semelle intérieure en cuir, et changez-la régulièrement. Changez souvent de chaussures, cela évitera les mycoses. Ne portez pas une paire de chaussures neuves plus d’une heure par jour et vérifiez bien que des rougeurs n’apparaissent pas.

Le soin et la surveillance quotidienne

Si l’on ne souffre ni d’artérite, ni de neuropathie, on doit cependant soigner ses pieds et leur apporter une hygiène rigoureuse :
> Un lavage quotidien avec un savon doux. La peau ne doit pas être desséchée et cela se comprend : une peau sèche se fendille et risque d’apporter des infections.

> Penser à bien s’essuyer les pieds en sortant de la douche, notamment entre les orteils. Il faut éviter la macération. Les champignons, responsables des mycoses, adorent la chaleur et l’humidité. Il faut donc bien sécher, entre les orteils, pour éviter de leur apporter un nid agréable !

> Ne pas hésiter à utiliser des crèmes hydratantes sur la plante des pieds et au niveau du talon, pour éviter les crevasses. Mais attention : ne pas mettre de crème entre les orteils, cela favoriserait la macération.

> Éviter de porter les mêmes chaussures deux jours de suite. Avec la chaleur et la transpiration, les champignons pourraient trouver le lieu agréable.

Mais surtout, il faut aller consulter régulièrement un podologue. L’auto-surveillance est insuffisante.

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